Dans la seconde moitié du XIXème siècle, la Poste maritime française s’organise et se structure, qu’il s’agisse de la voie du commerce, de la voie des paquebots réguliers français ou de la voie conventionnelle des paquebots réguliers étrangers. Mais les efforts porteront surtout sur les services maritimes réguliers, domaine dans lequel notre retard en 1849 est considérable, notamment vis-à-vis de la Grande-Bretagne à laquelle nous sommes contraints de recourir pour l’acheminement de l’essentiel de nos correspondances intercontinentales.

La marine anglaise, militaire ou commerciale, est la plus puissante du monde. Ses navires assurent depuis Liverpool ou Southampton des liaisons régulières avec tous les ports de la planète. L’Office des Postes britanniques peut donc desservir une vaste palette de pays des cinq continents. Ce rayonnement lui permet de transporter pour le compte des autres administrations postales d’Europe le courrier à destination des pays d’outremer. C’est le cas pour l’Administration des Postes française. C’est ce qu’on appelle la « voie d’Angleterre » lorsque le courrier transite par Londres, ou la « voie anglaise » lorsque le courrier embarque sur un paquebot anglais en escale dans un port français (Le Havre par exemple). Quelle que soit l’importance du développement des lignes maritimes, il faut retenir qu’il est fréquent et très habituel que l’acheminement du courrier, pour un certain nombre de destinations, nécessite d’emprunter plusieurs moyens de transport successifs, de lignes différentes et/ou de pavillons différents.

Lorsque le timbre-poste est introduit en France, la poste maritime française se limite à l’exploitation de la Méditerranée commencée en 1837, et à celle de la Mer du Nord pour les seules relations avec la Grande-Bretagne. A partir des années 1860, divers grandes compagnies subventionnées par l’Etat établissent des services réguliers entre la France et les autres continents :

- 1860 : Amérique du Sud, avec les lignes en direction du Brésil et de l’Argentine
- 1862 : Amérique Centrale, avec les lignes vers les Antilles et le Mexique
- 1862 : Extrême-Orient, avec les lignes vers l’Inde, la Chine et l’Indochine, le Japon
- 1864 : Amérique du Nord, avec les lignes vers les Etats-Unis
- 1864 : Océan Indien, avec les lignes vers La Réunion et l’Australie, puis Madagascar en 1888
- 1889 : Afrique, avec les lignes vers l’A.O.F. et l’A.E.F.

Source : Introduction à l’Histoire Postale, Michèle Chauvet & Jean-François Brun.

Référence : La Poste Maritime en 9 tomes, 1896 pages, Raymond Salles :
Etude encyclopédique sur la poste navale française depuis les origines : les Entrées maritimes et les bateaux à vapeur ; les paquebots de la Méditerranée ; les paquebots de l’Atlantique Sud, Brésil et cote occidentale d’Afrique ; les paquebots de l’Atlantique Nord, Antilles, Amérique centrale, Etats-Unis et Pacifique Sud ; les paquebots de l’Extrême orient ,Saigon, Hong Kong, Shanghai, Yokohama , Kobé ; les paquebots de l’Océan Indien, Réunion, Maurice ,Australie, Nouvelle Calédonie, Bombay, Océanie , Madagascar ; les marques d’échanges françaises et britanniques ; les agences postales consulaires françaises en Amérique et aux Antilles.