Investir au gré de ses passions

Bijoux, montres de luxe, oeuvres d’art, livres anciens, vins, forêts… Il existe ...

Investir au gré de ses passions

Investir au gré de ses passions

Bijoux, montres de luxe, oeuvres d’art, livres anciens, vins, forêts… Il existe une large palette de « placements plaisir » permettant d’allier centres d’intérêt personnels et rendement purement financier.

Investir au gré de ses passionsQuand on parle de placement plaisir, il faudrait mettre le mot plaisir avant celui de placement. Acheter un tableau ou une sculpture relève de l’émotion et du goût. Il peut être question de prestige social, mais aussi d’un projet de vie. On assouvit sa passion pour le vin en achetant un vignoble ; pour la chasse, en acquérant une forêt. Opter pour les montres, les timbres ou les livres anciens traduit également l’âme du collectionneur.

Effet parachute

Mais le plaisir n’est pas l’unique motivation des acheteurs. Les Français qui investissent dans des oeuvres d’art, des vins, des montres ou des bijoux précieux sont généralement dotés d’un patrimoine déjà important et diversifié. Suivant ses goûts et ses moyens, les placements passion sont alors vus comme une classe d’actifs alternative. En période de crise économique et face aux aléas boursiers, ils rassurent.

C’est le cas des vins, vignes et forêts. Ces actifs dits tangibles ou réels, non délocalisables, supplantent pour certains les valeurs papier comme les actions ou les obligations. Quand bien même des banques feraient faillite ou un Etat serait en cessation de paiements, ces placements subsisteront. « Les forêts et la vigne, observe Benoît Léchenault, responsable d’Agrifrance, département de BNP Paribas Wealth Management, ont pour points forts de se comporter comme un placement contracyclique et comme une valeur refuge : quand les marchés boursiers tournent au ralenti, ces investissements évoluent sur une tendance haussière. Ils font office de parachute dans un patrimoine. »

En outre, note Delphine Couturier Brochand, fondatrice du cabinet d’investissement Fin’Art Consulting, « les investissements plaisir comme l’art font partie des rares actifs qui disposent d’une fiscalité avantageuse. Ce sont aussi de précieux outils de transmission. » Mais la fiscalité n’est pas tout, tempère Pascale Baussant, de Baussant Conseil : « Beaucoup de clients commencent à ne regarder que l’aspect fiscal et s’orientent vers ce type de placements sans avoir de goûts particuliers. Je pense que c’est une erreur. »

Attention aux chausse-trappes

La rentabilité n’est d’ailleurs pas la priorité. La plupart de ces placements ne génèrent pas de revenus et la plus-value est souvent aléatoire. Les spécialistes des banques privées, comme les experts indépendants, recommandent de ne pas y allouer plus de 5 à 10 % de ses actifs. Il ne faut pas escompter un éventuel retour sur investissement avant cinq à dix ans.

« De façon générale, avertit Antoinette Leonardi, responsable du conseil en art de BNP Paribas Wealth Management, les placements en art sont peu liquides. Une détention de dix ans est souvent recommandée. C’est assez comparable à l’immobilier, il y a des cycles. Face à une urgence de vendre, ces placements nécessiteront néanmoins un certain délai pour être bien vendus. »

L’espoir de concrétiser des plus-values tient rarement à un coup de chance mais plutôt à un travail à la fois raisonné et judicieux de constitution d’un patrimoine dans le temps. Acheter par coup de coeur, émotion et plaisir ne doit pas rendre aveugle. « C’est un placement plaisir, mais c’est surtout un placement risqué et même le plus risqué sur l’échelle des placements », avertit Anthony Calci, de Calci Patrimoine. « Pour que je conseille à un client d’y aller, il faut qu’il soit convaincu par le produit et par le fait qu’il peut perdre 50 %. » Pour les investisseurs peu expérimentés, l’achat est semé de chausse-trappes. Dans certains domaines, comme l’art contemporain ou les grands crus, la remontée des prix, la raréfaction des oeuvres de très grande qualité et la multiplication des ventes sur Internet favorisent les faussaires et la vente à des prix déconnectés de la réalité. Se constituer un « patrimoine plaisir » réclame de solides connaissances. Les débutants ne doivent pas tenter seuls l’aventure.
Anne-Sophie Vion, Les Echos

Le dossier complet dans LesEchos.fr :

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