L’AMF (Autorité des marchés financiers) appelle à la vigilance concernant les produits alternatifs. Il ne faut pas sous-estimer les risques. Les épargnants/investisseurs doivent se poser les bonnes questions : à qui j’achète le produit et à quel prix me le vend-on ? Est-ce que j’ai un moyen de vérifier que le prix auquel on me le propose correspond à quelque chose ? Est-ce que je n’achète pas un produit avec une espérance promise à une valeur totalement supérieure à sa valeur réelle ?

Les journaux n’en ont pas autant parlé que de l’affaire Madoff, mais Marble Art Invest a fait tout de même 300 victimes et 12 millions détournés fin 2012… Une escroquerie en bande organisée qui fera date. Cette société promettait aux épargnants une rentabilité de 16 % par an en spéculant sur les peintures contemporaines. Dès 2011, l’Autorité des marchés financiers (AMF) avait averti les investisseurs contre les agissements de cette société.

Deux ans après, la piqûre de rappel n’est pas superflue alors que, depuis la faillite de Lehman Brothers en 2008, les investisseurs ont eu tendance à se détourner des actifs financiers classiques au profit des actifs tangibles comme l’or, l’immobilier, mais aussi des placements plus atypiques. « Nous avons vu se développer un certain nombre d’offres sur des produits qui se présentent volontairement et parfois de manière trompeuse comme des alternatives aux placements financiers, en faisant miroiter l’existence d’un vrai marché, l’existence de cours auxquels les produits s’échangent et un rendement potentiel en général très élevé », alerte Natalie Lemaire, en charge des relations avec les épargnants à l’AMF.

Danger à la revente

Pour elle, les épargnants doivent se poser les bonnes questions : à qui j’achète le produit et à quel prix me le vend-on ? Est-ce que j’ai un moyen de vérifier que le prix auquel on me le propose correspond à quelque chose ? Est-ce que je n’achète pas un produit avec une espérance promise à une valeur totalement supérieure à sa valeur réelle ?

Il ne s’agit pas pour l’institution de dissuader les épargnants d’acheter du vin, des voitures de collection, des manuscrits anciens ou des timbres-postes, mais d’appeler à la vigilance sur ces investissements. « Lorsque vous achetez une caisse de vin pour vous faire plaisir, ce n’est pas du tout la même chose que lorsqu’un prestataire vous propose d’investir dans le vin en vue d’obtenir un rendement », ajoute Natalie Lemaire.

Mais le principal danger intervient à la revente. « Si j’achète ce produit dans l’espoir d’obtenir un rendement et de faire un placement, est-ce que je pourrais le revendre facilement et, surtout, qui fixera le prix auquel je pourrai le vendre ? », interroge Natalie Lemaire. Car la plupart du temps, il n’existe pas de cote officielle pour les placements plaisirs, à la différence des actions par exemple. Difficile d’avoir des repères. « Ce qui ne veut pas dire que tous ces placements sont forcément des escroqueries, mais face à quelqu’un qui vous présenterait une espérance de gain extrêmement élevée, extrêmement sécurisée et qui, en plus, serait très insistant pour conclure le marché avec vous, il faut quand même que tout cela éveille votre méfiance ! »