Toutes les collections ne valent pas une fortune mais toutes sont un trésor

Combien existe-t-il de timbres aujourd’hui? Tous ont-ils de la valeur ?

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Toutes les collections ne valent pas une fortune mais toutes sont un trésor

Toutes les collections ne valent pas une fortune mais toutes sont un trésor

Combien existe-t-il de timbres aujourd’hui? Tous ont-ils de la valeur ?

Jean-François Brun : Il existe sans doute plus de 500.000 timbres dans le monde, depuis le premier émis le 6 mai 1840 en Grande Bretagne. Il en parait plusieurs milliers chaque année. La très grande majorité n’a pas de valeur. La plupart des timbres de valeur ont été émis au XIX° siècle.

La philatélie est née vers 1860, avec la parution du premier catalogue de timbre qui ne donnait qu’une description très succincte des timbres existants et du premier catalogue permettant de les classer. A l’époque, les collectionneurs procédaient par échanges ou s’adressaient, souvent sans succès, aux administrations postales étrangères afin de se procurer les timbres qui leur manquaient. Le commerce philatélique est né quasiment en même temps ; la notion de prix des timbres apparaît alors.

Quels sont les critères qui font qu’un timbre peut avoir plus de valeur qu’un autre ?

Les critères sont nombreux, il serait doute trop fastidieux de les recenser tous, mais certains méritent qu’on s’y arrête. A première vue, il n’y a pas de différence entre un timbre rare et un timbre commun, sauf, peut être certaines présentations comme les tête-bêche, paires de timbres dont l’un est inversé par rapport à l’autre.

La rareté d’un timbre peut provenir d’une erreur de couleur – un timbre qui est imprimé dans la couleur d’un autre – d’une erreur de valeur, ou même d’une simple variation de couleur recherchée ; rien ne le signale au collectionneur novice. D’autres timbres sont rares à cause du nombre de timbres émis, plus il est faible, plus le timbre est rare. En cas de doute, il est donc nécessaire de consulter un spécialiste.

En dehors de la rareté intrinsèque, d’autres paramètres peuvent influer sur la valeur. Quel est le marché pour ce timbre ? Certaines vignettes de pays économiquement peu développées, où il n’y a pas de collectionneurs faute de pouvoir d’achat, ou avec une monnaie difficilement convertible ont moins de valeur à rareté égale, que ceux d’autres pays où le nombre de collectionneurs ayant les moyens de collectionner est important.

Certains exemples sont édifiants. Pendant de nombreuses années les timbres d’Iran avaient une forte valeur sur le marché philatélique ; il y avait de nombreux collectionneurs iraniens. La chute du Shah et le changement de régime ont modifié le contexte économique de ce pays. Les Iraniens ont eu d’autres préoccupations, et l’organisation sociale a profondément changé. Plusieurs collections importantes sont venues sur le marché dans un court délai. Les timbres iraniens ont perdu de leur valeur. Autre exemple, la reconnaissance de la Chine par le président Nixon, et corrélativement la levée de l’interdiction d’importation aux États-Unis de produits d’origine chinoise a permis aux Américains d’origine chinoise, qui sont nombreux en particulier sur la côte Est, de se procurer des timbres chinois ; les prix ont considérablement augmenté.

Qu’est-ce qu’un spécialiste comme vous regardera pour évaluer la valeur d’un timbre ?

En premier lieu, il faut identifier le timbre, s’assurer qu’il s’agit bien d’un timbre rare ; il suffit parfois d’un détail infime, d’une nuance de couleur, pour que le trésor d’un collectionneur soit ramené au rang de timbre ordinaire. Les catalogues sont un outil indispensable et parfois il est nécessaire de recourir à des ouvrages spécialisés. Ensuite, il faut s’assurer de son authenticité. En effet, il existe de faux timbres, souvent de grossières imitations effectuées à la fin du XIX° siècle pour permettre aux collectionneurs de boucher à bon compte les cases vides de leur album. Il y a également des falsifications plus sophistiquées qui requièrent un examen plus approfondi. Enfin, il faut apprécier l’état du timbre. Le moindre défaut, même invisible aux yeux d’un profane, à son importance ; les collectionneurs disposés à mettre une somme élevée dans l’achat d’un timbre rare sont exigeants sur la qualité.

Quels sont vos conseils pour bien conserver ses timbres ? Pour connaître leur valeur ?

Un néophyte ne peut, en quelques heures, même muni de catalogues et d’ouvrages plus ou moins savants, se transformer en philatéliste éclairé, encore moins en spécialiste ou en expert. Il faut consulter, aller voir l’association philatélique locale ; des collectionneurs avertis sauront donner les premiers conseils, aller voir un négociant proche recommandé par l’association, puis, en cas de besoin ou de doute, consulter un expert. Toutes les adresses sont faciles à trouver, annuaires, listes d’associations ou de négociants ; recherches sur Internet, etc. En tout cas deux précautions immédiates : ne pas bâtir de châteaux en Espagne et ne pas décoller les timbres de leur support, les mettre à l’abri des souillures et des risques de détérioration.

Le timbre est une passion mais peut-il aussi être un investissement ?

Le timbre est un loisir. Comme tous les loisirs, il demande du temps et de l’argent. Si vous jouez au tennis, vous devez acheter une raquette, des vêtements, louer un court et, si vous voulez progresser, prendre des cours avec un professeur. Tout cela coûte de l’argent. Si vous jouez au golf, montez à cheval, faites du ski, vous dépensez de l’argent. Il en est de même si vos loisirs sont le cinéma, la photo etc.

En philatélie, le temps, c’est celui qu’un collectionneur consacre à rechercher les timbres qui lui manquent, à compulser les catalogues de ventes, à lire des ouvrages spécialisés sur son sujet de prédilection, à visiter des expositions, à assister aux réunions d’une ou de plusieurs associations philatéliques, etc. L’argent, c’est celui qu’il consacre à ses achats, timbres, catalogues, revues, ouvrages. Et puis, il y a la passion. On est collectionneur, on naît collectionneur. Le plaisir de fouiner, la joie de trouver une belle pièce, la fierté de la montrer à ceux de ses amis qui partagent cette passion, tout cela est inquantifiable.

Certains collectionneurs ne dépensent que quelques dizaines d’euros chaque mois, d’autres beaucoup plus. Certaines collections valent un millier d’euros, il en existe dont la valeur dépasse le million.

L’investissement et le placement sont des démarches d’un autre ordre, celui de l’économie ou de la finance. Même si parfois certains collectionneurs consacrent des sommes importantes, voire très importantes à leur loisir, ils sont d’abord mus par leur passion. Collectionner dans le but de placer son argent est le plus sûr moyen de le dilapider. Mais bâtir patiemment une collection, en s’entourant de conseils, en s’informant, en fréquentant d’autres passionnés est très souvent d’un bon rendement.

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