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Les ballons montés durant le siège de Paris de 1870-1871, précurseurs de l’aéropostale

Les ballons montés ont joué un rôle crucial dans le siège de Paris pendant la guerre franco-prussienne de 1870. Avec l’encerclement de Paris par les troupes prussiennes en septembre 1870, toutes les voies de communication traditionnelles furent coupées. Le gouvernement et les habitants cherchaient alors des moyens pour envoyer des messages et maintenir le contact avec les territoires non occupés. L’usage des ballons aérostatiques, déjà expérimenté depuis le XVIIIe siècle, s’est imposé comme une solution innovante et efficace. Entre le 23 septembre 1870 et le 28 janvier 1871, 67 ballons ont quitté la capitale assiégée, transportant environ 2,5 à 3 millions de lettres, 381 pigeons voyageurs, 5 chiens et 164 passagers.

Face à l’urgence de maintenir une communication avec la province et le gouvernement réfugié à Tours, les autorités mirent en place ce service, permettant de transporter du courrier, des dépêches officielles et parfois des passagers. Ces aéronefs improvisés sont devenus un symbole d’ingéniosité et de résilience face à l’adversité.

Les ballons décollaient principalement depuis la place Saint-Pierre à Montmartre ou de la gare d’Orléans et suivaient des itinéraires aléatoires en fonction des vents dominants. Une fois arrivés en zone libre, les lettres étaient récupérées et acheminées vers leurs destinations finales. Ces lettres, sur papier extrêmement léger, et soigneusement pliées, ne devaient pas dépasser quelques grammes. Ces lettres, sur papier extrêmement léger, et soigneusement pliées, ne devaient pas dépasser quelques grammes. Si quelques ballons n'ont pas été affrétés officiellement pour le transport de courriers, il semble que quasi tous les aéronautes (conducteurs et/ou passagers) ont transporté quelques "plis confiés" à déposer à leur arrivée dans le premier bureau de Poste en fonctionnement rencontré.

Les vols en ballon étaient dangereux. Les ballons étaient souvent pris pour cible par les tirs ennemis et certains ont été abattus. Les conditions météorologiques pouvaient également être dangereuses. Si la plupart des ballons atterrirent sans encombre en province, une quinzaine tombèrent dans les lignes ennemies, deux en Allemagne, plusieurs furent accidentés et deux se perdirent en mer. Le ballon "La Ville de d’Orléans" tomba en Norvège, après avoir parcouru 1300 km, record du monde de distance à l’époque.

Ballon monté "La Ville d'Orléans" obl 23/NOV./1870 pour Aurillac

Ballon monté "La Ville d'Orléans" obl 23/NOV./1870 pour Aurillac

 

Malgré les risques, les ballons montés ont été un succès vital. Ils ont permis au gouvernement français de rester informé de la situation à l'extérieur de Paris et de coordonner ses efforts de guerre. Ils ont également donné aux Parisiens l'espoir que le siège ne durerait pas éternellement.

Les ballons-montés restent un sujet de fascination pour les collectionneurs et les passionnés d’histoire postale. Les lettres transportées par ces aéronefs sont aujourd’hui des pièces de collection très recherchées. La philatélie dédiée à cette période met en valeur les oblitérations et les cachets spécifiques, témoins d’une époque où l’aéronautique fut mise au service de la communication.

Ballon monté "Le Ferdinand Flocon", càd rouge NOV./1870 pour SceyBallon monté "Le Ferdinand Flocon", càd rouge NOV./1870 pour Scey

Ballon monté "Le Ferdinand Flocon" obl Corps d’Armée État-Major

Ballon monté "Le Ferdinand Flocon" obl Corps d’Armée État-Major

Posted in: Actualité

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